Le Livre des Songes

Livre des Songes
Chapitre 83 à 90

CHAPITRE 83 - Premier songe d'Hénoch. Son grand-père Mahalaleel le lui explique

Maintenant mon fils Mathusalem, je vais te montrer et te raconter toutes les visions que j'ai vues.
Avant de marier ma femme, je vis deux visions différentes l'une de l'autre: Je vis la première quand j'apprenais à écrire, et la seconde avant de marier ta mère. C'étaient des visions terribles, et je suppliais le Seigneur à leur sujet.
Je dormais dans la maison de Mahalaleel, mon grand-père; quand en vision je vis le ciel s’effondrer et tomber sur la terre.
Lorsqu'il tomba sur la terre, je vis que la terre était engloutie par un grand abîme. Des montagnes étaient suspendues sur d'autres montagnes, des collines s'empilaient sur des collines et les grands arbres se séparaient de leurs troncs, puis se précipitaient et sombraient dans l’abîme.
Alors une parole sortit de ma bouche, j'élevai la voix et j'ai crié: "La terre est détruite."
Comme je dormais près de Mahalaleel mon grand-père, il me réveilla et me demanda: "Pourquoi cries-tu ainsi, mon fils, et pourquoi gémis-tu de la sorte?"
Alors je lui racontai toute la vision que j'avais vue, et il me dit: "De même que tu as vu une chose terrible, mon fils, et que la vision de ton songe sur les mystères de tous les péchés de la terre est terrible, ainsi la terre est sur le point d'être engloutie dans les abîmes, et d'être détruite par une grande ruine.
Maintenant, mon fils, lève-toi et prie le Seigneur de gloire, puisque tu es fidèle, pour qu'il laisse un reste sur la terre et qu'il (Dieu) n'anéantisse pas la terre tout entière.
Mon fils, tout cela doit venir du ciel sur la terre, il y aura sur la terre une grande ruine."
Alors je me levai, je me mis à prier, supplier, demander et j'écrivis ma prière pour les générations du monde. Je te montrerai tout, mon fils Mathusalem.
Or quand je me rendis là bas et qu'on me montra le ciel, le lever du soleil à l'orient, la descente de la lune à l'occident, les rares étoiles, toute la terre et tout ce qu'il a fait au commencement, je bénis le Seigneur du jugement, et je l'exaltai, parce qu'il fait lever le soleil par les fenêtres de l'orient, de sorte qu'il monte et qu'il brille à la face du ciel, et qu'il se met en route pour parcourir la voie qui lui a été montrée.

CHAPITRE 84 - Hénoch demande à Dieu de ne pas anéantir sa postérité

J'élevai mes mains dans la justice, et je bénis le Saint et le Grand. Puis, je parlai par le souffle de ma bouche, et avec la langue de chair que Dieu a faite aux enfants de chair, afin qu'ils s'en servent pour parler. Il leur a donné un souffle, une langue, et une bouche pour qu'ils parlent avec.
Je dis: "Béni sois-tu, ô Seigneur, Roi grand et fort dans ta grandeur, Seigneur de toute créature céleste, Roi des rois, et Dieu de tout l'Univers. Ton empire, ta royauté et ta grandeur demeurent à jamais et dans des siècles et des siècles, et ta puissance dans toutes les générations des générations. Tous les cieux sont ton trône pour l'éternité, et la terre entière est le marchepied de tes pieds à jamais et pour des siècles et des siècles.
Car c'est toi qui as fait et qui domine toutes choses, et il n'est pas d'œuvre qui te soit difficile, il n'en est pas une. La sagesse ne s’éloigne pas de la place de ton trône, ni ne se détourne de Ta présence. Tu connais, tu vois, et tu entends tout, et il n'y a rien qui te soit caché, car tu es omniscient.
Les anges de tes cieux pèchent, et sur la chair de l'homme s'exerce ta colère jusqu'au grand jour du jugement.
Maintenant donc, Dieu, Seigneur et Roi grand, je te supplie et te demande d'exaucer ma prière: de me laisser une postérité sur la terre, de ne pas anéantir toute chair humaine, de ne pas vider la terre, et que la destruction ne soit pas éternelle.
Ô mon Seigneur, extermine de la terre la chair qui t'a irritée, mais la chair de justice et de droiture, fais-en une plante dont le germe soit éternel, et ne cache pas ta face à la demande de ton serviteur, Ô Seigneur."

CHAPITRE 85 - Deuxième songe d'Hénoch - Histoire du monde

Après cela, je vis un autre songe que je vais te montrer entièrement, Ô mon fils.
Alors Hénoch éleva la voix et dit à son fils Mathusalem: "Je veux te parler, à toi , mon fils; écoute ma parole, et prête l'oreille à la vision du songe de ton père.
Avant de prendre ta mère Ednâ, je vis une vision sur ma couche, et voici je vis un taureau blanc sortir de terre. Après lui sortit une vache, et d'elle sortirent deux veaux dont l'un était noir et l'autre roux.
Or le veau noir frappa le roux et le poursuivit sur la terre, et dès lors je ne vis plus ce veau roux.
Puis le veau noir grandit, et la vache vint vers lui, et je vis sortir d'elle de nombreux veaux qui lui ressemblaient et le suivaient derrière.
La vache s'éloigna du premier taureau pour aller vers le roux, mais elle ne le trouva pas. Elle poussa sur lui une grande lamentation, et elle le chercha.
Je vis que le premier taureau vint en elle, et il la fît taire, et dès lors elle ne cria plus.
Elle enfanta ensuite un autre veau blanc, et après lui elle enfanta de nombreux taureaux et des vaches de couleur noire.
Je vis dans mon sommeil le deuxième veau blanc grandir également et devenir un grand taureau blanc, et de lui sortirent de nombreux taureaux blancs qui lui ressemblaient.
Et ils commencèrent à engendrer de nombreux veaux blancs qui leur ressemblaient et se suivaient les uns les autres.

CHAPITRE 86 - Suite de l'histoire du monde - Les étoiles et les taureaux

Je regardai de nouveau de mes yeux pendant que je dormais, et je vis le ciel en haut; et voici, une étoile tomba du ciel. Elle se leva, mangea et pâtit parmi ces veaux.
Je vis ensuite des taureaux blancs et des taureaux noirs, et voici: ils échangèrent tous leurs étables, leurs pâturages et leurs veaux, et ils se mirent à vivre les uns avec les autres.
Je regardai le ciel, et voici: je vis de nombreuses étoiles descendre et se jeter du haut du ciel vers cette première étoile, et au milieu de ces veaux elles devinrent des taureaux, et elles paissaient au milieu d'eux.
Je les regardai dans la vision, et voici: toutes sortirent leur membre sexuel comme des chevaux et se mirent à monter sur les génisses des taureaux, et toutes conçurent et elles engendrèrent des éléphants, des chameaux et des ânes.
Tous les taureaux les craignirent et en furent effrayés; et ils (les éléphants, les chameaux et les ânes) se mirent à mordre de leurs dents, à dévorer et à frapper de leur cornes.
Et ils se mirent aussi à dévorer les taureaux, et voici; tous les enfants de la terre commencèrent à trembler et à s'épouvanter devant eux et à s'enfuir.

CHAPITRE 87 - Apparition de sept anges

Je les vis de nouveau qui commençaient à se frapper et à se dévorer les uns les autres, et la terre se mit à crier.
Puis dans la vision, j'élevai de nouveau mes yeux vers le ciel, et voici: il sortit du ciel des êtres revêtus de blanc. Quatre sortirent de ce lieu, et trois autres avec eux.
Or Les trois qui sortirent en dernier lieu me prirent par la main, m'enlevèrent au-dessus de la génération terrestre, m'emportèrent sur un lieu élevé et me montrèrent une tour élevée au-dessus de la terre, et toutes les collines à côté d'elles étaient petites.
Et ils me dirent: "Reste ici jusqu'à ce que tu aies vu tout ce qui arrivera aux éléphants, aux chameaux, aux ânes, aux étoiles, aux génisses, et à eux tous."

CHAPITRE 88 - Les bons anges châtient les anges déchus

Je vis un des quatre qui étaient sortis, saisir d'abord la première étoile qui était tombée du ciel, lui lier les mains et les pieds, et la jeter dans un abîme étroit, profond, escarpé et sombre.
Puis l'un d'eux tira l'épée et la donna aux éléphants, aux chameaux et aux ânes, et ils se mirent à se frapper les uns les autres, et toute la terre trembla à leur sujet.
Et comme je voyais (encore) en vision, voici qu'un des quatre qui étaient sortis jeta du ciel des chaînes pour les lier, puis on les rassembla et on prit toutes les grandes étoiles dont le membre sexuel était comme celui des chevaux, et il (l'ange) les lia toutes par les mains et les pieds, et il les jeta dans un abîme de la terre.

CHAPITRE 89 - Histoire du monde depuis Noé - Les soixante -dix pasteurs d'Israël

Alors l'un des quatre anges alla vers le taureau blanc et lui dirent un secret sans qu'il s’effraie. Il était né taureau, et il devint homme. Il se construisit une grande barque et y demeura. Trois taureaux demeurèrent avec lui dans cette barque, et elle fut couverte au-dessus d'eux.
Je levai de nouveau mes yeux du côté du ciel et je vis un toit élevé, et sur ce toit sept cascades d'eaux coulaient abondamment dans un vaste enclos.
Voici que des sources s'ouvrirent sur le sol de ce vaste enclos, et cette eau commença à bouillonner et à s'élever au-dessus du sol. Je regardais cet enclos jusqu'à ce qu'enfin toute sa surface fut submergée par l'eau.
L'eau, l'obscurité et le brouillard s'accrurent. Je vis la hauteur de cette eau, elle s'éleva au-dessus de l'enclos, se répandit et demeura sur le sol.
Tous les taureaux de l' enclos furent rassemblés, puis submergés, engloutis et anéantis dans les eaux.
La barque flottait sur l'eau. Mais, tous les taureaux, les éléphants, les chameaux et les ânes furent engloutis dans la terre avec tous les quadrupèdes. Je ne pouvais plus les voir. Ils ne purent sortir, et ils furent détruits et submergés dans l'abîme.
De nouveau dans la vision, je vis que les cascades d'eaux disparurent de ce toit élevé. Les fissures de la terre se nivelèrent et d'autres abîmes s'ouvrirent.
Et l'eau commença à y descendre, jusqu'à ce que la terre apparut et la barque reposa sur la terre. L'obscurité se retira, et la lumière fut.
Alors le taureau blanc qui était devenu homme, sortit de cette barque, et les trois autres taureaux avec lui. Un des trois taureaux était blanc, il ressemblait au premier taureau, l'un d'eux était rouge comme du sang; et l'autre était noir. Et le premier taureau blanc s'éloigna d'eux.
Ils commencèrent à engendrer des bêtes sauvages et des oiseaux. Et une multitude de toutes espèces: lions, léopards, chiens, loups, hyènes, porcs sauvages, renards, écureuils, sangliers, faucons, vautours, éperviers, aigles et corbeaux. Au milieu d'eux naquit un taureau blanc.
Ils commencèrent à se mordre les uns les autres; puis le taureau blanc qui était né au milieu d'eux, engendra un âne sauvage et un taureau blanc avec lui; et l'âne sauvage grandit.
Ensuite le taureau qui avait été engendré par le taureau blanc engendra un sanglier noir et une brebis blanche. Le sanglier noir engendra de nombreux sangliers et la brebis engendra douze brebis.
Et lorsque ces douze brebis eurent grandi, elles livrèrent une d'entre elles à des ânes. Les ânes à leur tour livrèrent la brebis à des loups, et la brebis grandit au milieu des loups.
Puis le Seigneur amena les onze brebis pour les faire habiter avec elle (la brebis) et paître avec elle au milieu des loups. Elles se multiplièrent et devinrent de nombreux troupeaux de brebis.
Or les loups commencèrent à les craindre et à les opprimer, jusqu'à faire périr leurs petits et à les jeter dans un grand cours d'eau. Les brebis se mirent à crier au sujet de leurs petits et à se plaindre à leur Seigneur.
Mais une brebis qui avait échappé aux loups s'enfuit et se rendit chez les ânes sauvages. Je vis les brebis se lamenter, crier, et supplier leur Seigneur de toutes leurs forces, jusqu'à ce que le Seigneur entendit leur voix et descendit de son sanctuaire élevé. Il vint auprès d'elles et les fit paître.
Il appela la brebis qui s'était enfuie du milieu des loups, et il lui parla des loups pour qu'elle leur ordonna de ne plus toucher aux brebis.
La brebis se rendit auprès des loups sur l'ordre du Seigneur. Une autre brebis vint à sa rencontre et marcha avec elle. Et elles allèrent et entrèrent toutes les deux ensemble dans l'assemblée des loups. Elles leur parlèrent et leur ordonnèrent de ne plus toucher désormais aux brebis.
Mais les loups opprimèrent encore plus durement et de toutes leurs forces les brebis.
Le Seigneur des brebis vint auprès des brebis, et il se mit à frapper les loups. Ceux-ci commencèrent à se lamenter et les brebis se turent. Désormais elles ne crièrent plus.
Les brebis sortirent d'entre les loups, et les yeux des loups furent obscurcis. Les loups sortirent en poursuivant les brebis de toutes leurs forces.
Mais le Seigneur des brebis marcha avec elles en les conduisant. Toutes ses brebis le suivaient. Sa face était resplendissante, glorieuse et terrible à voir.
Les loups poursuivirent les brebis jusqu'à ce qu'ils les eurent rejointes près d'un étang d'eau.
Cependant, l'étang d'eau s'ouvrit, et l'eau se tint d'un côté et de l'autre devant elles et devant leur Seigneur qui leur montrait la route et se tenait entre elles et les loups.
Comme ces loups ne voyaient plus les brebis, ils marchèrent au milieu de l'étang d'eau; poursuivirent et coururent derrière elles.
Quand ils virent le Seigneur des brebis, ils se retournèrent pour fuir devant sa face. Mais l'étang d'eau se referma, reprit soudainement sa position naturelle, se remplit d'eau, et s'éleva jusqu'à engloutir les loups.
Je vis périr tous les loups qui poursuivaient les brebis. Ils furent submergés.
Les brebis s'éloignèrent de cette eau et se rendirent dans un désert sans eau ni herbe. Là, elles commencèrent à ouvrir les yeux et à voir. Le Seigneur des brebis les fit paître et leur donna de l'eau et de l'herbe. Une brebis conduisait et guidait les autres.
Or cette brebis monta sur le sommet d'un rocher élevé, et le Seigneur des brebis l'envoya auprès des autres.
Ensuite, je vis le Seigneur des brebis se tenant devant elles; son aspect était grandiose, terrible et puissant. Toutes les brebis le virent et elles craignirent devant sa face.
Toutes craignirent et tremblèrent devant lui, et elles crièrent à la brebis qui les guidait: "Nous ne pouvons nous tenir devant notre Seigneur, ni le regarder."
La brebis qui les guidait retourna au sommet du rocher. Et les yeux des autres brebis commencèrent à s'obscurcir, et elles errèrent hors de la voie qu'elle leur avait montrée; mais la brebis guide ne le savait pas.
Alors le Seigneur des brebis s'irrita contre les brebis d'une grande colère, et la brebis guide apprit la déroute des autres brebis. Elle descendit du sommet du rocher, et elle vint auprès des autres brebis. Elle trouva que la plupart d'entre elles avaient les yeux obscurcis et erraient.
En voyant la brebis guide, elles craignirent et tremblèrent devant sa face et elles voulurent revenir à leurs bergeries.
Mais la brebis guide prit avec elle d'autres brebis, se rendit auprès des brebis qui avaient erré, et elle se mit à les tuer. Les brebis craignirent devant sa face. Et la brebis guide fît revenir les autres brebis qui avaient erré, et elles revinrent à leurs bergeries.
Je vis dans cette vision que la brebis guide devint un homme et construisit une maison au Seigneur des brebis, et elle amena toutes les brebis dans cette maison.
Je vis que la brebis qui guidait les brebis allait s'endormir. Toutes les grandes brebis avaient péri, et de petites brebis se levèrent à leur place. Elles entrèrent dans un pâturage, et elles s'approchèrent d'un cours d'eau.
Puis la brebis qui les guidait et qui était devenue homme, fut séparée d'elles et s'endormit. Toutes les brebis la cherchèrent et poussèrent sur elle de grands cris.
Après qu'elles eurent cessé de crier sur la brebis guide, elles passèrent le cours d'eau, et il vint d'autres brebis qui les guidèrent à la place de celle qui s'était endormie après les avoir guidées.
Je vis les brebis entrer dans une belle région et dans une terre agréable et splendide. Je vis que les brebis furent rassasiées, et la maison était au milieu d'elles dans une terre agréable.
Tantôt leurs yeux s'ouvraient et tantôt ils s'aveuglaient, jusqu'à ce qu'une autre brebis se leva et les guida. Et elle les ramena toutes à la bergerie
Or les chiens, les renards et les porcs sauvages se mirent à dévorer ces brebis jusqu'à ce que le Seigneur des brebis fit naître un bélier d'entre elles qui les guida.
Le bélier se mit à frapper de ci et de là les chiens, les renards et les porcs sauvages, jusqu'à ce qu'il les eût tous fait périr.
Alors les yeux des brebis s'ouvrirent, et elles virent que le bélier qui était au milieu des brebis avait perdu son honneur et qu'il commençait à frapper les brebis, à les fouler aux pieds et à se conduire indignement.
Alors le Seigneur des brebis envoya une autre brebis et l'éleva au rang de bélier pour conduire les autres brebis à la place du bélier qui avait perdu son honneur.
Il se rendit auprès d'elle, lui parla en secret, l'éleva au rang de bélier et il le fît juge et pasteur des brebis. Or pendant tous ces événements les chiens opprimaient les brebis.
Alors le premier bélier poursuivit le second bélier, et le second bélier se leva et s'enfuit loin de lui. Et je vis que les chiens tuèrent le premier bélier.
Puis le second bélier se leva et conduisit les petites brebis. Il engendra de nombreuses brebis, puis il s'endormit. Ensuite, une autre petite brebis devint bélier à sa place. Ce bélier fut le juge et le conducteur des brebis.
Les brebis grandirent et se multiplièrent, et tous les chiens, renards et porcs sauvages eurent peur et fuirent loin du bélier. Mais le bélier frappa et tua toutes les bêtes, et les bêtes n'eurent plus de puissance au milieu des brebis. Elles ne leur dérobèrent absolument plus rien.
Et la maison devint grande et spacieuse. Elle fut bâtie pour ces brebis. Une tour élevée et grande fut bâtie sur la maison pour le Seigneur des brebis. La maison était basse, et la tour élevée et haute. Le Seigneur des brebis se tenait sur cette tour, et on plaçait devant lui une table chargée d'offrandes.
Puis je vis des brebis errer de nouveau, aller dans une multitude de voies, et abandonner leur maison. Le Seigneur des brebis appela et envoya quelques brebis parmi elles auprès des autres brebis; mais les brebis errantes se mirent à tuer celles qu'on leur avait envoyées.
Or une d'entre elles fut sauvée et ne fut pas tuée. Elle bondit et cria au sujet des brebis, et elles voulurent la tuer. Mais le Seigneur des brebis la sauva des mains des autres brebis et la fit monter et s'asseoir près de moi.
Il envoya encore de nombreuses brebis près des brebis errantes pour leur annoncer sa parole et pour pleurer sur elles.
Ensuite je les vis abandonner la maison du Seigneur et sa tour. Elles erraient en tout et leurs yeux étaient aveuglés. Je vis le Seigneur des brebis en faire un grand carnage dans leurs pâturages.
Il les abandonna aux lions, aux léopards, aux loups, aux hyènes, aux renards et à toutes les bêtes. Et les bêtes sauvages se mirent à déchirer les brebis.
Puis je vis le Seigneur des brebis abandonner leur maison et leur tour et les livrer toutes (les brebis) aux lions, afin qu'ils les déchirent et les dévorent.
Je me mis alors à crier de toute ma force, et à appeler le Seigneur des brebis. Je lui fis voir que les brebis étaient dévorées par toutes les bêtes sauvages.
Mais lui se tut en les voyant, et il se réjouit de ce qu'elles étaient mangées, dévorées et ravies. Et il les abandonna en pâture à toutes les bêtes.
Puis il appela soixante-dix pasteurs et il leur livra les brebis pour les faire paître. Il dit aux pasteurs et à leurs serviteurs: "Que chacun de vous désormais fasse paître les brebis, et tout ce que je vous ordonnerai, faites le.
Je vous les livrerai en nombre déterminé et je vous dirai celles qui doivent périr, et celles-là faites-les périr." Et il leur livra les brebis.
Puis il appela un homme revêtu de blanc et lui dit: "Considère et vois tout ce que les pasteurs font à ces brebis, car ils en font périr plus que je ne leur ai commandé.
Tout excès et perte qui seront l'œuvre des pasteurs, écris-le. Notes combien ils en font périr par mon ordre, et combien ils en font périr de leur chef. Toute perte de chaque pasteur inscrit-la à leur compte.
Lis ensuite le nombre devant moi: combien ils en auront fait périr, et combien on leur en avait livré pour la destruction, afin que ce soit pour moi un témoignage contre eux, pour que je sache toute leur conduite, que je les mesure et que je voie ce qu'ils font, s'ils s'en tiennent ou non à l'ordre que je leur ai donné.
Mais qu'ils ne le sachent pas, ne le leur fais pas connaître et ne les avertit pas, mais inscris toute destruction des pasteurs, un par un, en son temps, et fais monter tout cela devant moi."
Je vis comment ces pasteurs firent paître, chacun en son temps, et se mirent à tuer et faire périr plus de brebis qu'ils n'en avaient reçu l'ordre, et à livrer ces brebis aux lions.
Les lions et les léopards mangèrent et dévorèrent la plupart des brebis. Les porcs sauvages mangèrent avec eux, ils brûlèrent la tour et renversèrent la maison.
Et je m'attristai très fort au sujet de la tour et de la maison des brebis qui avait été renversée. Dès lors je ne pus plus voir si les brebis entraient dans la maison.
Les pasteurs et leurs serviteurs livrèrent les brebis à toutes les bêtes sauvages afin qu'elles les dévorent. Et le nombre déterminé que chacun d'eux avait reçu en son temps et combien il en avait fait périr pour chacun d'eux, fut écrit dans un livre par l'homme revêtu de blanc.
Or chacun en tuait et en faisait périr plus qu'il ne leur avait été fixé, et moi je me mis à pleurer et à me lamenter sur ces brebis.
Je vis également en vision que l'homme revêtu de blanc inscrivait chaque brebis qui avait été détruite par ces pasteurs jour par jour. Il apporta et déposa tout son livre, et il fit voir au Seigneur des brebis tout ce que chacun d'eux avait fait, tout ce qu'ils avaient enlevé, et tout ce qu'ils avaient livré à la destruction.
Le livre fut lu en présence du Seigneur des brebis. Il prit le livre de sa main, le lut, le scella et le déposa.
Après cela, je vis que les pasteurs faisaient paître les brebis pendant douze heures, et voici: trois de ces brebis revinrent, elles entrèrent et se mirent à bâtir tout ce qui était tombé de la maison. Les porcs sauvages tentèrent de les en empêcher, mais ils ne le purent pas cette fois.
Puis elles recommencèrent à bâtir comme auparavant, et elles élevèrent la tour qui fut appelée tour haute, et elles recommencèrent à placer devant la tour une table, mais tout le pain qui y était déposé était souillé et impur.
Et sur tout cela les yeux des brebis étaient aveuglés, elles ne voyaient pas, et leurs pasteurs de même. Le Seigneur des brebis les livra pour une plus grande destruction à leurs pasteurs qui foulèrent aux pieds les brebis et les dévorèrent.
Le Seigneur des brebis se tut jusqu'à ce que toutes les brebis fussent dispersées dans le désert et qu'elles fussent mêlées avec les animaux sauvages, et les pasteurs ne les délivrèrent pas de la main des bêtes.
Celui qui avait écrit le livre l'apporta, le montra et le lut au Seigneur des brebis. Il le supplia pour les brebis et il lui adressa une demande, en lui montrant toute la conduite des pasteurs et en portant témoignage devant lui contre tous les pasteurs.
Et prenant son livre, il le déposa près du Seigneur des brebis et il sortit.

CHAPITRE 90 - Suite de l'histoire des soixante - dix pasteurs et des derniers temps d'Israël - Les temps messianiques et le jugement final

Je vis ensuite trente-cinq pasteurs paître les brebis. Comme les premiers, chacun d'eux accomplit son mandat en son temps. D'autres pasteurs les reçurent dans leurs mains, afin de les faire paître en leur temps, chaque pasteur en son temps.
Après cela, dans la vision je vis venir tous les oiseaux du ciel: les aigles, les vautours, les éperviers et les corbeaux. Les aigles guidaient tous les oiseaux, et ils se mirent à les dévorer en leur crevant les yeux et en dévorant leur chair.
Et les brebis crièrent parce que leur chair était dévorée par les oiseaux. Je regardai et je me lamentai dans mon sommeil sur les pasteurs qui paissaient les brebis
Je vis comment les brebis furent dévorées par les chiens, les aigles et les éperviers qui ne leur laissèrent absolument ni chair, ni peau, ni muscle, mais juste les os. Puis leurs os tombèrent sur la terre et les brebis diminuèrent.
Je vis vingt-trois pasteurs paître les brebis et chacun en son temps accomplirent cinquante-huit temps.
Voici: des agneaux naquirent de ces brebis blanches, ils commencèrent à ouvrir les yeux, à voir, et à bêler auprès des brebis.
Les brebis ne bêlèrent pas vers eux et ne prêtèrent pas l'oreille à leur parole, mais elles furent tout à fait sourdes, leurs yeux s'aveuglèrent extrêmement et de plus en plus.
En vision, je vis les corbeaux s'abattre sur les agneaux. Ils saisirent les agneaux, puis les déchiquetèrent et dévorèrent les brebis.
Je vis qu'il poussa des cornes à ces agneaux, et les corbeaux faisaient tomber leurs cornes. Et je vis qu'une grande corne poussa sur un des bélier, et ses yeux s'ouvrirent.
Elle cria vers les autres brebis, les béliers la virent et ils accoururent tous auprès d'elle.
Malgré cela, tous les aigles, vautours, corbeaux et éperviers continuaient à ravir les brebis, fondaient sur elles et les dévoraient. Les brebis se taisaient, et les béliers se lamentaient et criaient.
Puis les corbeaux entrèrent en lutte et combattirent avec le bélier à la corne, et ils voulurent lui enlever sa corne mais ils ne le purent pas.
Je vis que survinrent les pasteurs, les aigles, les vautours et les éperviers; ils crièrent aux corbeaux de briser la corne de ce bélier. Ils combattirent et ils luttèrent contre le bélier, et lui combattit contre eux, puis il cria pour qu'on vînt à son secours.
Je vis arriver l'homme revêtu de blanc qui avait inscrit les noms des pasteurs et qui avait apporté (le livre) devant le Seigneur des brebis. Il secourut et sauva le bélier, et il lui montra tout.
Et je vis venir auprès d'eux le Seigneur des brebis en fureur, et ceux qui le virent s'enfuirent tous, et ils tombèrent tous dans les ténèbres en fuyant devant sa face.
Tous les aigles, vautours, corbeaux et éperviers s'assemblèrent, et ils amenèrent avec eux toutes les brebis sauvages. Ils vinrent tous ensemble et s'entraidèrent pour mettre en pièces cette corne du bélier.
Je vis l'homme revêtu de blanc qui avait écrit le livre selon l'ordre du Seigneur, ouvrir le livre de la destruction qu'avaient faite les douze derniers pasteurs, et montrer devant le Seigneur des brebis qu'ils avaient détruit beaucoup plus que leurs prédécesseurs.
Je vis que le Seigneur des brebis vint auprès d'elles, il prit en main la verge de sa colère et frappa la terre. La terre s'entrouvrit, toutes les bêtes et les oiseaux du ciel tombèrent loin de ses brebis et furent englouties dans la terre qui se ferma sur eux.
Je vis qu'une grande épée fut donnée aux brebis, et elles sortirent contre toutes les bêtes sauvages afin de les tuer. Toutes les bêtes et les oiseaux du ciel fuyaient devant leur face.
Je vis qu'un trône agréable fut élevé sur la terre et le Seigneur des brebis s'assit dessus. L'homme revêtu de blanc prit tous les livres scellés et il ouvrit les livres devant le Seigneur des brebis.
Le Seigneur appela les sept premiers hommes revêtus de blanc. Il leur commanda d'amener devant lui la première étoile d'abord, celle qui précédait les étoiles dont le membre sexuel était comme le membre sexuel des chevaux. Puis ils amenèrent toutes les autres étoiles devant lui.
Puis il parla à l'un des sept hommes revêtus de blanc qui écrivait devant lui, et il lui dit: "Prends ces soixante - dix pasteurs à qui j'avais livré les brebis et qui après les avoir reçues en ont égorgé beaucoup plus que je ne leur avais commandé."
Et voici: je les vis tous enchaînés, et ils se tinrent tous devant lui.
Le jugement se porta d'abord sur les étoiles. Elles furent jugées, et furent reconnues pécheresses. Elles s'en allèrent dans le lieu du châtiment, et on les jeta dans un endroit profond, plein d'un feu ardent et rempli par des colonnes de feu.
Puis les soixante-dix pasteurs furent jugés et furent reconnus pécheurs, et ils furent eux aussi jetés dans cet abîme de feu.
Je vis en ce temps-là un précipice plein de feu s'ouvrir au milieu de la terre. On amena les brebis aveuglées, et elles furent toutes jugées et reconnues pécheresses, puis jetées dans l'abîme de feu, et elles brûlèrent. Or le précipice était à la droite de la maison.
Je vis les brebis brûler, ainsi que leurs os.
Je me levai et je vis qu'il brisait la vieille maison. Toutes les colonnes et toutes les poutres ainsi que les ornements de cette maison furent brisés avec elles. Et on les jeta dans un lieu à droite de la terre.
Je vis que le Seigneur des brebis apporta une nouvelle maison, plus grande et plus élevée que la première. Il la dressa à la place de la première qui avait été pliée. Toutes ses colonnes étaient neuves, et ses ornements neufs. Elle était plus grande que la première maison qu'il avait emportée, et toutes les brebis étaient au milieu.
Je vis toutes les brebis qui restaient, tous les animaux qui étaient sur la terre, tous les oiseaux du ciel se prosterner, adorer ces brebis, les supplier, et leur obéir au moindre mot.
Ensuite les trois qui étaient revêtus de blanc me prirent par la main, c'étaient ceux qui m'avaient enlevé d'abord. La main de ce bélier me tenant, ils me firent monter et me firent asseoir au milieu des brebis, avant que le jugement n'eût lieu.
Ces brebis étaient toutes blanches; et leur toison, grande et pure.
Toutes celles qui avaient péri et avaient été dispersées, ainsi que toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel se réunirent dans la maison, et le Seigneur des brebis se réjouit d'une grande joie parce qu'ils étaient tous bons et qu'ils étaient revenus à la maison.
Je vis comment les brebis déposèrent l'épée qui avait été donnée aux brebis; elles la rapportèrent dans la maison, et on la scella en présence du Seigneur. Toutes les brebis furent appelées dans la maison, mais elle ne les contint pas.
Leurs yeux à toutes s'ouvrirent et elles y virent bien, et il n'y en eut pas une seule qui ne vît point au milieu d'elles.
La maison était grande et spacieuse et tout à fait pleine.
Un taureau blanc au grandes cornes naquit. Toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel le craignaient et le suppliaient en tout temps.
Toutes leurs espèces furent changées et ils devinrent tous des taureaux blancs. Le premier au milieu d'eux devint un buffle, il était un grand animal, et il avait sur sa tête de grandes cornes noires. Le Seigneur des brebis se réjouit sur lui et sur tous les taureaux.
Moi j'étais couché au milieu d'eux, et je me réveillai après avoir tout vu.
Telle est la vision que je vis. Je me réveillai, et je bénis et rendis gloire au Seigneur de justice.
Après cela je versai des larmes abondantes, mes larmes ne s'arrêtèrent pas jusqu'à ce que je ne pus plus y tenir. elles coulaient à cause de ce que j'avais vu car tout viendra et sera accompli.
Toutes les actions des hommes m'ont été montrées l'une après l'autre.
En cette nuit je me rappelai mon premier songe, et je pleurai et je me troublai à son sujet parce que j'avais vu cette vision.